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Le rythme cardiaque, la nouvelle solution d’identification biométrique du Pentagone

Le Pentagone vient de déployer une toute nouvelle technologie d’identification. Après les classiques empreintes digitales ou la reconnaissance faciale, c’est au tour du rythme cardiaque de servir d’outil biométrique. Mais cette fois, grâce à une technologie laser, l’identification fonctionne même à une distance de 200 mètres.

La mesure du rythme cardiaque permet d’avoir des données biométriques supplémentaires

 

C’est le Massachussets Institute of Technology (MIT) qui a révélé le 27 juin que le Département de la Défense des États-Unis, à la demande des Forces spéciales, dispose d’une technologie, intitulée Jentson, qui permet d’identifier une personne grâce aux battements de son cœur. Certes, cet outil ne fonctionne pas encore si l’individu ciblé porte un manteau. Mais, avec un t-shirt ou une veste, la précision peut atteindre 95 %. Il faut seulement que les informations cardiaques soient collectées au préalable dans une base de données.

Selon le Pentagone, cette technologie se veut complémentaire à celle de la reconnaissance faciale. Véritable « signature cardiaque », elle offrirait une meilleure précision. De plus, la distance de détection pourrait, à terme, dépasser les 200 mètres actuels, ce qu’aucun autre système biométrique ne peut proposer.

Le rythme cardiaque intéresse particulièrement les spécialistes de la biométrie pour proposer des alternatives aux empreintes digitales et aux mots de passe. Ainsi, le bracelet Nymi, créé par la start-up canadienne Bionym, identifie son propriétaire grâce à son rythme cardiaque. En 2017, des chercheurs américains ont même réussi à numériser l’ensemble des informations cardiaques pour obtenir une identification depuis un smartphone ou un ordinateur.

Beaucoup d’interrogations demeurent à propos de Jentson. Est-ce un système vraiment opérationnel  ? Est-il déjà utilisé par le Pentagone ? Il soulève en tout cas de nouveau le débat sur l’utilisation des données biométriques par les États. Utilisées par un gouvernement malveillant, ces technologies peuvent devenir de redoutables outils de surveillance de masse, au détriment du légitime droit à la vie privée.

Compte tenu de son efficacité, il n’y a rien d’étonnant à ce que la biométrie pénètre peu à peu le domaine étatique. On pense notamment à Amazon, qui a été beaucoup critiqué en 2018 pour avoir proposé à la vente son outil de reconnaissance faciale Rekognition au département de la Sécurité intérieure de l’État américain. Mais malgré les critiques, un flou demeure encore aujourd’hui autour de la vente ou non de cette technologie à l’État américain, puisqu’Amazon refuse de dire quelles agences utilisent ou non son outil.