Beaucoup de gens, lorsqu’ils sont en colère contre une personne, exercent la « loi de la glace » : ils ne lui parlent pas, ils l’ignorent, ils font comme si l’autre personne n’existait pas.
Cette situation est assez courante dans un certain nombre de relations, peut-être plus que vous ne l’imaginez. L’une des deux personnes se met en colère contre l’autre et au lieu de l’exprimer et de donner ses raisons pour tenter de remédier à la situation, adopte l’attitude inverse : elle cesse de parler et se montre indifférente et froide.
C’est le comportement connu sous le nom de « loi de la glace », un ensemble de comportements visant à ignorer l’autre personne, comme une forme de « punition » pour ce qu’elle a (soi-disant) fait de mal et en attendant qu’elle s’excuse ou fasse amende honorable.
En général, lorsque nous parlons de cette « loi de la glace », nous nous référons aux relations de couple. Cependant, elle peut également apparaître dans d’autres types de relations : amitié, pères ou mères avec leurs fils et filles, autres relations de parenté, etc.
Comment la « loi de la glace » se manifeste-t-elle ?
Quels sont les moyens par lesquels se manifeste l’action d’ignorer l’autre ? Certains spécialistes de la thérapie de couple et de la sexologie énumèrent quelques-unes des manières les plus courantes. La personne qui applique la « loi de la glace » :
– Fait semblant de ne pas écouter l’autre personne.
– Lorsqu’elle accepte d’écouter, elle ne répond pas ou répond avec des monosyllabes.
– Nie qu’il y a un problème, qu’elle se sent mal, que quelque chose l’a dérangé, etc.
– Ne prend pas les appels ou ne répond pas aux messages, ou le fait après un long moment.
– Ignore ou se désintéresse de ce que l’autre personne lui dit, demande ou a besoin.
– Évite le contact visuel et physique, comme si l’autre personne était invisible ou n’existait pas.
– Évite les activités sociales avec l’autre personne, et va même jusqu’à annuler les plans convenus précédemment.
– Remarque le désarroi et la souffrance de l’autre à cause de sa façon de l’ignorer mais malgré cela, elle maintient son attitude.
L’application de la « loi de la glace » est une attitude agressive-passive et une forme de violence psychologique qui a des effets négatifs importants non seulement sur la personne qui la subit, mais aussi sur la relation entre les deux.
Effets négatifs de l’ignorance de l’autre
Chez la personne qui souffre de la « loi de la glace », la première chose qui apparaît est l’incertitude, car dans de nombreux cas, elle ne sait pas à quoi est due l’attitude de l’autre personne et, par conséquent, elle ne sait pas à quoi l’attribuer et comment l’interpréter. Cela génère de l’anxiété, du stress émotionnel, du malaise et de la tristesse.
De plus, surtout dans les cas où ces situations se répètent fréquemment, la victime subit également d’autres conséquences : insécurité, inquiétude constante, sentiment persistant que quelque chose ne va pas, érosion de l’estime de soi.
La victime peut également ressentir de la peur ou de la culpabilité. Des sentiments ou des réactions d’agacement, de colère et de rage peuvent également apparaître, ce qui risque à son tour d’agacer encore plus l’autre personne, l’amenant à « durcir » ses mesures de froideur. En d’autres termes, ces personnes essaient de vous ignorer encore plus, dans une sorte de cercle vicieux.
Parfois, elles en arrivent à un point où elles sont tellement conscientes de cette tension qu’elles cessent de mener leur vie normale de peur de mettre l’autre en colère. C’est à ce stade que la violence psychologique atteint certains de ses plus hauts niveaux.
En ce qui concerne les dommages causés à la relation, cette dynamique entraîne une communication beaucoup plus faible, qui peut à son tour causer de nombreux nouveaux problèmes.
Cela entraîne une faible capacité à résoudre les conflits, et par conséquent, de nombreux problèmes ne sont pas résolus mais restent « ancrés » dans l’histoire du couple (ou de la relation en question). La personne qui souffre devient émotionnellement dépendante de celui qui exerce cette « loi ».
Comment sortir de la « loi de la glace » ?
Que peut-on faire ? La première chose à faire est d’essayer de découvrir l’existence du problème. De nombreuses personnes agissent de la sorte de manière inconsciente, « probablement conditionnées par leur sac à dos existentiel ». En général, elles ne sont pas non plus conscientes de la souffrance que leur comportement provoque.
Pour cette raison, reconnaître que cette pratique est récurrente et comprendre le mal qu’elle cause est la première étape pour la résoudre. Le silence ou l’indifférence n’est la solution à aucun problème et l’utiliser comme « punition » ne mène à rien de bon.
Il faut également garder à l’esprit que l’agacement ou la colère de ceux qui appliquent la « loi de la glace » n’ont peut-être même pas de motifs réels. Il existe des attitudes et des situations, notamment dans les relations, qui génèrent souvent des frustrations mais qui sont en fait normales.
L’une des plus fréquentes est le désir de l’autre personne d’avoir sa « vie privée », c’est-à-dire un espace « auquel son partenaire ne participe pas », comme l’expliquent les psychologues.
Des faits tels que l’autre personne ne souhaite pas qu’ils dorment enlacés, pour des raisons de confort, ou la découverte que l’autre personne se masturbe dans la solitude. Ces questions sont normales et ne dénotent pas en soi l’existence d’un quelconque problème.
La communication vaut mieux que le silence
Face à ces situations, ou à d’autres qui peuvent être source de frustration, voire de tristesse, les experts conseillent de parler à l’autre personne. Une bonne communication vous permet d’exposer vos sentiments négatifs, de connaître la position de l’autre personne et d’essayer de parvenir à un consensus ou à un accord pour que vous soyez tous deux satisfaits.
Si, au contraire, la réponse consiste à s’appeler mutuellement au silence et à ignorer l’autre, non seulement le malaise n’est pas atténué, mais, comme mentionné ci-dessus, de nouveaux problèmes sont créés.
Cela ne signifie pas que tous les problèmes doivent être discutés immédiatement, toujours et en toutes circonstances. Chacun a besoin de son propre temps pour traiter ses sentiments, les choses qui le mettent mal à l’aise, l’inconfort ou d’autres sentiments négatifs.
Mais une chose est le temps de silence et d’introspection nécessaire pour réfléchir, se calmer ou mieux comprendre une situation, et une autre, l’indifférence délibérée.
Dans tous les cas, si la « loi de la glace » génère des problèmes importants ou si, bien que consciente, une personne sent qu’elle ne peut éviter de la mettre en pratique, suivre une thérapie psychologique, individuellement ou même en couple, peut être un pas vers une solution.